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Les Réactions à la Condamnation Kabila par Dynamique Mashariki Plus

Les Réactions à la Condamnation Kabila par Dynamique Mashariki Plus

La condamnation à mort de l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila Kabange, continue de susciter de vives réactions au sein de la diaspora congolaise. Réunie ce samedi à Bruxelles, l’association Dynamique Mashariki Plus (DMP) a dénoncé une décision « politique et arbitraire » et a mis en garde contre une dérive autoritaire du régime de Félix Tshisekedi, dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire persistante à l’Est du pays.

Une condamnation jugée politique
L’ancien chef d’État, au pouvoir entre 2001 et 2019, a été condamné à mort par contumace le 30 septembre dernier par la Haute Cour militaire de Kinshasa, pour trahison et crimes de guerre. Il est accusé d’entretenir des liens avec le mouvement rebelle AFC/M23, actif dans les provinces orientales de la RDC. Exilé depuis 2023, Joseph Kabila n’a pas réagi publiquement à ce verdict.

Pour la DMP, cette condamnation ne repose sur « aucune preuve tangible » et répond plutôt à une logique de neutralisation politique.

« On se demande pourquoi Joseph Kabila est condamné ? C’est une décision politique ! Tant que Kabila est en vie, il représente une menace pour Tshisekedi », a déclaré Emmanuel Lwangi, membre de la DMP Belgique.
« Si cela arrive à un ancien président, qu’adviendra-t-il des petits poissons ? », a-t-il ajouté, estimant que le pouvoir en place « sème la peur pour asseoir la tyrannie ».

Une alerte sur la gouvernance et les droits fondamentaux
Lors de son intervention, Emmanuel Lwangi a également mis en avant des « violations répétées de la Constitution » et une justice « instrumentalisée à des fins politiques ». Citant plusieurs articles de la loi fondamentale, il a rappelé que « nul ne peut faire l’objet de discriminations en raison de sa région d’origine », dénonçant la stigmatisation des Congolais de l’Est, souvent assimilés à des « complices de rebelles ».

Selon lui, « de nombreuses arrestations arbitraires » sont opérées sans notification légale, et certaines familles ignoreraient encore le lieu de détention de leurs proches. « Les prisons deviennent des mouroirs », a-t-il déploré, appelant à un sursaut national pour restaurer l’État de droit.

L’Est du Congo dans le chaos
Au-delà du procès Kabila, la DMP a dressé un constat alarmant de la situation à l’Est du pays.
« Le Nord et le Sud-Kivu, autrefois terres d’espérance et de résilience, sont aujourd’hui le théâtre d’une tragédie humaine insoutenable », a souligné un autre intervenant lors de la conférence.

Les violences des groupes armés, les massacres à répétition et les déplacements forcés ont plongé la région dans un cycle de violence que la politique de l’« état de siège », instaurée en 2021, n’a pas enrayé.
Les récents massacres de Nyényo, où 64 civils – dont 36 femmes – ont été tués, illustrent selon l’association « l’échec du régime Tshisekedi à garantir la sécurité des citoyens ».

Crise éducative et effondrement économique
La DMP a également évoqué la dégradation du système éducatif dans l’Est, où la gratuité de l’enseignement primaire, pourtant mesure phare du gouvernement, « reste une illusion ».

« Les parents continuent à payer les frais scolaires malgré les promesses de gratuité. Les enseignants sont menacés et les écoles ferment », a affirmé un membre de la plateforme.

Sur le plan économique, la situation est jugée tout aussi préoccupante : la pénurie de francs congolais aurait favorisé une substitution monétaire par des devises étrangères (shilling ougandais, franc burundais, dollar américain), affaiblissant la souveraineté nationale.

« Même si demain la paix revenait, le franc congolais aurait du mal à se réimposer », a averti un orateur.

Des richesses captées ailleurs
Enfin, la DMP a dénoncé un « déséquilibre territorial » dans la gestion des ressources du pays. Alors que l’Est s’enfonce dans la misère, la région du Katanga concentre l’essentiel des revenus miniers, sans retombées pour la population.
« Le Katanga est devenu le coffre-fort du pouvoir », a accusé Abraham Chabo, coordinateur de la DMP Belgique.
« Entre 2020 et 2022, 71 milliards de dollars auraient été générés par le secteur minier, mais seuls 12,5 milliards ont été versés à l’État. Où sont passés les 58 milliards restants ? », s’est-il interrogé.

Appel à la mobilisation
Face à cette situation, la DMP appelle à une mobilisation nationale et internationale pour « défendre la justice, rétablir la sécurité et préserver la souveraineté du pays ».
« Le peuple congolais mérite la paix, la dignité et un avenir », a conclu un intervenant, sous les applaudissements du public.

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